Autostoppeuses fantastiques : Jade Johnston

Des auto-stoppeuses, y’en a pas des tonnes, mais il y en a, je suis loin d’être la seule ! Quand j’ai créé Globestoppeuse, je souhaitais d’abord offrir un espace pour les femmes, pour y recevoir des impressions et expériences de femmes. À l’époque, l’Internet offrait aux femmes des conseils que je trouvais inappropriés, dangereux, machos… Ou simplement, de ne pas faire de stop du tout.
J’inaugure avec cet interview une nouvelle série de billets : les auto-stoppeuses fantastiques. Ce sont des femmes que j’ai rencontrées ou dont j’ai entendu parler, qui font le choix de faire du stop lors de leurs voyages. Le but est de  présenter une diversité de portraits et de conseils de femmes ayant de l’expérience sur le terrain.
Groupe Jade
J’ai rencontré Jade à Édimbourg en 2007 alors qu’elle y faisait comme moi un programme vacacnces-travail (PVT ou WHV en anglais). Nous nous sommes échangé un CouchSurfer, d’ailleurs, et avons célébré ensemble ce qui est encore le plus beau noël de ma vie, une réjouissance transculturelle chaleureuse et un réveillon si doux et bon que nous en avons oublié de déballer les cadeaux. Ils furent réutilisés l’année suivante auprès de d’autres voyageurs !
À l’époque, Jade ne faisait pas d’auto-stop. J’ai eu la joie de découvrir qu’elle s’y est mise à travers ma collaboration à son blogue de voyage (en anglais), ou cette série sera publiée parallèlement.

Qui es-tu ? Présente-toi en quelques mots pour les lectrices de Globestoppeuse.

Mon nom est Jade Johnston. Je suis une expatriée d’origine canadienne qui vient de la partir froide voire glacée qu’est le centre du pays. Je n’ai jamais vraiment voyagé dans mon enfance, alors quand je suis partie en échange universitaire au Danemark, ce fut un coup de foudre.Depuis, j’ai vécu dans 6 pays autres que le Canada et j’ai voyagé dans plus de 30 autres. Je vis désormais en Australie.

Comment décrirais-tu ton style de voyage ?

Je suis une voyageuse à petit budget. Je ne veux pas gaspiller d’argent sur les choses qui ne sont pas nécessaires – comme un hébergement chic ou des trucs du genre. Mais ensuite, ça ne me gêne pas de flamber ce qu’il faut pour une expérience unique et inoubliable comme nager avec les requins-baleines, etc.
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Nous campions au fil du voyage – Il y a beaucoup de campings abordables en Nouvelle-Zélande
(certains basiques, d’autres plus chics) Ce camping nous a coûté 5 $ chacun par nuit !
J’aime le voyage lent. Je préfère voyager au fil de la terre pour plusieurs raisons. Je suis plus à l’aise avec l’impact environnemental de mes voyages si je limite le plus possible le nombre de vols que je prends, et c’est aussi une excellente façon de voir le paysage et les plus petites villes que l’on n’aurait pas la chance de visiter normalement
Aussi, quand je voyage j’essaye de me laisser suffisamment de temps pour voir tous les coins du pays que je veux voir en une fois. Il y a tellement de parties du monde que je souhaite explorer, et je ne retourne pas très souvent deux fois au même endroit.

Tu es une auto-stoppeuse. Que penses-tu de l’auto-stop ? Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

J’ai seulement fait du stop de façon régulière en Nouvelle-Zélande. Avant cela, j’aimais l’idée, mais j’ai toujours été trop nerveuse pour le faire par moi-même. Je ne savais pas vraiment comment le faire, comment approcher la technique, et je ne connaissais personne qui avait envie de partir pour un long trajet d’auto-stop avec moi.
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Nous avons même pu nous rendre dans des endroits méconnus
La Nouvelle-Zélande est vraiment en endroit top pour le stop !
Ma première fois fut en Nouvelle-Zélande avec mon copain de l’époque, en revenant à Auckland après un festival. Nous avons rencontré tellement de personnes intéressantes sur la route, et avons vécu des aventures tellement incroyables que j’ai tout de suite accroché. Nous ne sommes pas rendus à Auckland en un jour et un couple de personnes âgées qui nous a pris nous ont offert de camper dans leur jardin. Après cet épisode, nous avons fait du stop à peu près partout en Nouvelle-Zélande. Le seul moment où nous avons pris le transport en commun était lorsque nous allions faire de la randonnée dans les parcs nationaux et nous voulions arriver à une heure spécifique pour avoir suffisamment de temps pour marcher.
L’auto-stop est devenu pour moi un mode de vie. Prendre les transports en commun était presque devenu pour nous une façon de « bâcler » le trajet. Nous avons rencontré tellement de personnes intéressantes et vécu tellement d’aventures parallèles en stop. Je n’abandonnerais ces expériences pour rien au monde.
Je ne me suis jamais sentie en danger en faisant du stop (sauf peut-être la conduite un peu folle d’un routier !), mais j’étais rarement seule. J’ai fait du stop quelques fois en solo, et je n’ai pas eu de problèmes non plus.
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Auto-stop en Nouvelle-Zélande
Nous avons été pris quelques fois  par des routiers, mais la plupart du temps,
c’était des gens du coin qui nous prenaient

Être une femme, en voyage, pour toi, ça change quoi ?

Je crois qu’en tant que femme nous devons être un peu plus au fait des coutumes et des attitudes locales envers les femmes et les conventions sociales. Je pense que la plupart des hommes peuvent s’en sortir avec un peu plus d’ignorance, mais les femmes doivent toujours faire plus attention car des actions qui ont l’air normal chez nous peuvent être très inappropriées dans certaines cultures.
Par exemple, en voyageant dans les îles du Pacifique où l’on trouve un culture très conservatrice, très catholique, les femmes devraient généralement bien se couvrir le corps. Les maillots de bain ne sont acceptables que sur les plages touristiques. Même si les gens de là-bas n’ont rien dit ou fait face aux filles se baladant en bikini, je pense que c’était irrespectueux comme comportement.
Un des avantages d’être une femme en voyage, c’est que la plupart des gens ne te voient pas comme une menace. C’est particulièrement utile en auto-stop. Je faisais du stop surtout avec un homme. Beaucoup de nos conducteurs nous ont dit que la seule raison qui les a poussés à s’arrêter c’est qu’il y avait une fille – ça les mettait à l’aise.

Tu rédiges un blogue de voyage bien connu (en anglais), OurOyster.com. Est-ce que tu peux nous dire quelques mots à son sujet ?

J’ai commencé mon blogue quand je vivais et voyageais en Nouvelle-Zélande et je m’en occupe depuis maintenant deux ans. Je me concentre sur le voyage à petit budget et les guides de destination, de même que les critiques de voyages organisés et le voyagea en famille. En ce moment, la majorité du contenu tourne autour de la Nouvelle-Zélande, l’Australie et les îles du Pacifique, mais je me remet lentement dans le bain de tout ce que j’ai amassé dans mes six ans de voyage avant de démarrer le blogue.
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Depuis que j’ai quitté la Nouvelle-Zélande, je vis en Australie
et j’explore une à une les îles du Pacifique – ici à Samoa
Vers la mi-2013, je vais retourner au Canada pour quelques mois, et faire un road-trip de l’Ontario jusqu’à la Colombie-Britannique, en me concentrant vraiment sur les parcs nationaux, alors surveillez le site !

Un conseil pour les femmes voyageuses ?

Le monde est beaucoup plus sûr que les gens ne le croient. Malheureusement, en tant que femme, nous sommes souvent perçues comme plus vulnérables, mais nous ne le sommes pas plus quand nous voyageons que nous le sommes à la maison. À vrai dire, certains pays sont sans doute plus sûrs pour les femmes que notre pays d’origine.
Tant que vous faites preuve de bon sens, que vous prenez le temps de faire un peu de recherche et que vous avez confiance en vous, il n’y a rien que vous ne pouviez réaliser.

5 Commentaires for “Autostoppeuses fantastiques : Jade Johnston”

annissa lamielle

dit :

Très beau témoignage !

J’ai adorée les mots de la fin et je suis entièrement d’accord, enfin je dis ça je dis rien la seule fois ou je suis vraiment partit toute seule c’était qu’une seule semaine en espagne.. Mais je penses quand même que c’est vraie ^^

Bonne continuation !

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