L’aventure locale : du canapé à l’extraordinaire

Canapé rouge sur la plage par Flickr - kytutr
Source : Flickr – kytutr

J’aimerais dédier ce billet aux aventurières de canapé, aux audacieuses de salon, aux baroudeuses agoraphobes, à celles qui lisent mes articles en se disant « Oh la vache ! Jamais je ne pourrais faire ça ! »

Nous avons tellement en commun vous et moi !

Vous souriez ? Je m’explique. Quand j’ai commencé à voyager hors du Québec en 2003, j’avais tellement la trouille que j’ai choisi un pays où presque tous les sentiers sont battus et balisés, un pays sans barrière linguistique ni problème de sécurité majeur : la France ! Au moment de partir au Pérou avec un groupe en 2005, la question qui m’obsédait le plus était l’art de chier en équilibre dans une toilette turque. Jamais je n’aurais osé partir seule dans un pays du Sud.

Il me manquait à l’époque quelques éléments essentiels au voyage d’aventure dont la confiance en moi, une bonne idée des réalités du terrain et des compétences générales de voyage. Mais c’est ici que je vous propose une alternative, une ébauche de solution : l’aventure locale

Qu’est-ce que l’aventure locale ?

– Partir en terrain connu, dont les frontières se trouvent à l’intérieur de sa zone de confort. La zone de confort, c’est un espace fictif dans lequel se trouvent les activités qui ne vous rendent pas inconfortable : marcher, faire du vélo ou prendre le bus dans votre ville ou même votre département par exemple.

– Se lancer à l’aventure, c’est-à-dire effectuer une activité qui sort de l’ordinaire et qui repousse vos limites un peu plus loin. Par exemple, il peut s’agir d’expérimenter des techniques de voyage alternatif comme le CouchSurfing, le camping sauvage ou le travail sur des fermes bio (Wwoofing) ou encore effectuer une randonnée de plusieurs jours en partant à pied ou à vélo du seuil de votre porte.

Zone de confort

Nul besoin de jouer les héroïnes pour vivre une aventure

Les avantages à cette pratique sont multiples. Il est sécurisant d’être relativement près de la maison en cas d’urgence ou de pépin majeur. Votre connaissance du territoire vous permet de mieux évaluer vos besoins techniques avant le départ (météo, dénivelé, végétation, ressources de la route) sans vous heurter à un fossé culturel ou linguistique majeur. Vous pouvez donc vous concentrer sur l’acquisition de compétences de voyage et d’expérience pratique tout en vous familiarisant à votre propre rythme avec  une approche alternative du voyage. Si l’expérience est un succès, vous aurez alors gagné de la confiance en soi et de l’assurance !

Jeudi, je pars !

Et oui, la prémisse de cet article est un petit projet que j’ai beaucoup à coeur et qui préoccupe tout de même ma maman (toute globe-stoppeuse en a une) !

C’est que j’ai décidé de quitter la maison parentale où je suis installée depuis quelques semaines (à Gatineau, en banlieue d’Ottawa) et de prendre possession de ma minuscule chambre d’étudiante à Montréal. Or au lieu de franchir comme à l’habitude les 200 kilomètres qui séparent Gatineau de Montréal en auto-stop, ce qui la rassurerait sans doute, j’ai décidé de partir à vélo…

Alors depuis quelques jours je me prépare doucement : test de bagages, imperméabilisation des sacs, achat d’outils (multi-outil, rustines, pompe, sangles élastiques, etc), huilage de la chaîne, dernière mise au point des vitesses… Il faut dire que mon vélo n’a rien d’extraordinaire, c’est même un vélo de montagne très basique, de marque Miyata en alliage chromoly acheté d’occase pour 79 $ (environ 50 €) chez un revendeur.

Pour moi, cette escapade de deux ou trois jours est un test. Vais-je pouvoir réparer mon vélo en cas de pépin ? Saurais-je demander de l’aide si j’en ai besoin, trouver de l’hébergement au fil du voyage au devrais-je apprendre à monter mon tarpaulin (bâche) ? Et que dire des dix kilos de livres et paperasseries que je déménage en même temps avec moi ? Et s’il pleut ?

Ce n’est bien évidemment pas ma première expérience d’aventure locale. En 2006, j’ai découvert la rando pieds nus lors du Pèlerinage jeunesse Rimouski entre Trois-Pistoles et Pointe-au-Père, au Québec. J’ai dû faire dix fois le Water of Leith Path à Édimbourg, en plus de me rendre à Linlithgow à vélo via le Union Canal towpath (et d’avoir un accident en chemin). Enfin, j’ai souvent quitté mon pied-à-terre belge de Bruges pour y effectuer des boucles en suivant les sentiers balisés des Knooppunten pour finir par faire le tour de la Zélande en trois jours…

 

Quelle aventure locale vous attend cet été ? 


Quelles aventures locales vous ont appris sur le voyage et vos capacités ?

3 Commentaires for “L’aventure locale : du canapé à l’extraordinaire”

Julie

dit :

Je pars l’année prochaine mais pour 6 mois donc j’ai un peu élargie ma zone de confort aussi…Disons que je ne sais pas trop comment je vais réagir sur place malgré les plusieurs voyages à l’étranger que j’ai déjà fait. Ca sera une première expérience sur le long terme, on verra comment je vais gérer le tout 🙂 J’espère que ton voyage à vélo s’est bien passé !

Globestoppeuse

dit :

C’est vrai Julie, partir dans la durée est une autre façon d’élargir sa zone de confort. Mon voyage en vélo s’est bien passé et je vous réserve un post à cet effet à mon retour de « roadtrip » puisque je suis à Rimouski dans l’Est du Québec avec une copine et nous nous attaquons aujourd’hui à Rivière-du-Loup pour découvrir ensuite le Kamouraska…

À vrai dire la partie la plus difficile fut la deuxième journée puisque non seulement la route était passante, mais il n’y avait pas d’accotement asphalté, alors j’ai souvent dû pédaler dans la petite rocaille. Je n’ai pas regretté d’avoir un vélo de montagne, malgré ma lenteur. Lentement, mais sûrement !

Alain

dit :

Quoi de mieux que d’abonander son canapé ? je me suis toujours dis qu’il était préférable de voir un vrai que de le voir au fond de son canapé sur france 2 … ahah

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