Autostoppeuses Fantastiques – Alice

Comme vous avez été nombreuses à faire des voyages en stop cet été ! Ça se reflète un peu sur mon blog – pendant que je m’acharne à préparer le terrain pour les femmes et les hommes qui feront l’aventure  Sun Trip de Milan à Astana en 2015, vous me racontez de belles histoires. J’ai demandé à Alice de me raconter la sienne.

Alice et Balou dans le désert de Gobi
Alice et Balou dans le désert de Gobi

Alice m’a été présentée par le biais de Dimitri Vergé, ce Toulousain qui a rallié le Japon depuis le Sud-Ouest en stop. Une belle traversée de l’Eurasie en stop qui fut très médiatisée – si vous me suivez sur les médias sociaux et ma veille médiatique sur le stop, vous n’avez pas pu le manquer :). Alice a fait un grand voyage en stop qui me fait très envie – avec son compagnon de voyage, elle est rentrée d’Indonésie au fil du sol, en stop. Ce n’est pas une stoppeuse solo… mais vous savez comme j’aime vous présenter toutes sortes de voyageuses extraordinaires !

Son compagnon de voyage a tourné cette vidéo dynamique et inspirante qu’il me fait plaisir de partager.

 

1. Qui es-tu ? Présente-toi en quelques mots pour les lectrices de Globestoppeuse.

Salut ! Je m’appelle Alice, j’ai 23 ans et je vis à Paris, où je suis en dernière année d’études. Après une année sabbatique, c’est dur de reprendre le rythme métro-boulot-dodo parisien, mais j’essaye de garder le sourire en toutes circonstances !

 

2. Comment décrirais-tu ton style de voyage ?

Je ne peux pas dire que j’ai « un » style de voyage, mais si je devais décrire certains de mes «principes », ce serait : être ouverte à tout ce qui peut m’arriver, faire confiance à l’autre, laisser la place à l’imprévu (ne prévoir que le strict minimum – ne pas prendre de guide touristique par exemple) et, surtout, toujours avoir la tente pour un maximum de liberté.

Alice-nuits-glaciales-dans-sac-couchage-enfant

 

3. Tu es une auto-stoppeuse. Que penses-tu de l’auto-stop ? Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Le stop, c’est nouveau pour moi, et c’est LA grande découverte de mon année sabbatique. J’en avais fait deux-trois fois auparavant pour de petits trajets, pour dépanner (la flemme d’attendre un bus 45 minutes en montagne ou pour rejoindre une plage plus rapidement, par exemple), mais je n’avais jamais envisagé le stop comme un style de voyage en soi. Cette année, lorsque je suis partie en Indonésie avec un copain (déjà initié à l’autostop), c’est un peu sur un coup de tête qu’on s’est dit « Et si on rentrait en stop jusqu’en France ? »

Et quelle découverte magnifique ! Non seulement le voyage en auto-stop a de grands avantages financiers, mais surtout, SURTOUT, c’est un moyen unique pour découvrir des locaux, pour se laisser porter vers l’inconnu avec des inconnus, pour se rendre compte à quel point l’Homme est bon (pas peur des grands mots) et qu’il aime partager, et puis pour vivre ce que l’on n’imaginait pas une seule seconde vivre un jour !

Alice et Balou campent sur la Muraille de Chine
Alice et Balou campent sur la Muraille de Chine

4. Être une femme, en voyage, pour toi, ça change quoi ?

C’est dommage à dire, mais je trouve que ça change un petit quelque chose. Par exemple, si je faisais du stop avec un copain et qu’un conducteur nous proposait un lit douillet chez lui, un restaurant arrosé d’alcool chinois dégueulasse, un massage nocturne dans un spa ouvert 24H/24H ou je ne sais quoi d’autre, JAMAIS je ne me demanderais « Mais, pourquoi il nous offre tant ? » , je profiterais simplement de chaque seconde de cette rencontre. Alors que toute seule, je sais qu’une petite part en moi chuchotera toujours un petit « T’es sûre qu’il n’attend rien en retour ? ».

Mais bon, il faut le faire taire un peu ce chuchotement, qui découle de nombreux a priori, et il faut faire confiance à son instinct !

Carte-Alice-Badou

 

5. Tu as fait un long voyage en auto-stop cet été, est-ce que tu peux nous dire quelques mots à son sujet ?

Balou (un copain) et moi avons pris un billet d’avion aller simple direction Bali, en Indonésie. Dans l’avion, on n’avait pas encore d’idée précise sur ce qu’on allait y faire. Et puis, on s’est lancés : on est rentrés en stop jusqu’en France en six mois! On est passé par l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande, le Laos, la Chine, la Mongolie et la Russie pour finir en Europe ! Le voyage s’est dessiné au fur et à mesure, l’itinéraire n’était pas prévu, on s’est laissé « porter » par la route. Six mois de rencontres incroyables, de paysages époustouflants, de sourires à tire-larigot, de conversations improbables sur la route (en baragouinant dans toutes les langues), et 27 000 kilomètres avalés !

Petites anecdotes bonus :

  • On a planté la tente SUR la muraille de Chine
  • On s’est perdus dans les steppes mongoles et on est restés coincés trois jours au même endroit : PAS une seule voiture n’est passée…
  • On a passé plus de six heures sur une même charrette minuscule avec deux hommes ivres morts (dont un qui aimait particulièrement le contact avec Balou… )
  • Arrivés à Helsinki, Balou et moi avons dû nous séparer pour des raisons pratiques : en une après-midi top chrono, je m’achetais un vélo, m’équipais sur un marché aux puces et je suis rentrée toute seule en vélo jusqu’à Paris !
  • La vodka russe est difficile à apprécier le matin
Alice et son vélo au moment de quitter Balou à Helsinki
Alice et son vélo au moment de quitter Balou à Helsinki

6. Un conseil pour les femmes voyageuses ?

Au final, le voyage, ce n’est pas forcément partir loin, ce n’est pas prendre en photo le top 10 des choses à voir, ce n’est pas suivre à la lettre ce qu’il y a d’écrit dans le Guide du routard, c’est avant tout un état d’esprit. Même en bas de chez soi, on peut voyager. Il suffit d’ouvrir grands les yeux, les oreilles, et le cœur.

Bon voyage, et vive la route !

P.S. : Alice n’a pas vraiment fait de blog, mais il y a beaucoup de récits et de photos sur le petit blog de Balou !

6 Commentaires for “Autostoppeuses Fantastiques – Alice”

Rachel @ Voyager avec Découverte Monde

dit :

Je suis bien d’accord avec elle quand elle dit que seule on peut avoir à des à priori. Je ne crois pas que je me sentirais à l’aise de faire du stop seule comme tu le fais Anick-Marie ou du moins je serais plus méfiante malheureusement. Mais tout comme Alice, être avec un gars, c’est clair que c’est le genre d’expérience que je vivrais sans aucune hésitation.

Lucie

dit :

J’ai essayé une fois seulement de faire du stop, sur une île en montagne, mais les voitures ne s’arrêtaient jamais. Nous étions peut être trop (on étiat 3). Donc je ne connais pas encore tout ça, mais c’est une expérience que j’aurais aimné tenté, peut être plus tard 🙂

Globestoppeuse

dit :

Dans mes débuts, j’ai fait quelques expériences seules et désorganisées qui m’ont foutu la trouille. Je pense qu’en abordant l’auto-stop comme une autre discipline (comme l’escalade, la plongée, le vélo…) on y reconnaît des aspects plus techniques, préparatoires, qui rendent cette expérience plus sûre comme moyen de transport, tant dans la sécurité que dans la fiabilité. Ce n’est pas juste des effets de hasard – il y a des stratégies qui sont relativement efficaces.. Après, ça peut ne pas prendre du tout, mais ça c’est rare !

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