Accident de motoneige : Un tour de qamutik-ambulance…

Dimanche dernier, j’ai joint un groupe d’amis pour une randonnée de motoneige. Neuf véhicules pour quatorze individus, un temps superbe comme nous en avons eu continuellement dans les dernières semaines, -25oC, très peu de vent…

Je n’ai jamais conduit de motoneige, aussi, j’ai choisi d’enfourcher la selle derrière l’un des « p’tits gars » de notre groupe d’amis, mais pas le plus cow-boys d’entre eux. Je me suis alors promis de m’initier à la conduite lorsque nous serions plus loin, vers Tarr Inlet, au-delà d’Apex.

Seulement, une fois sur la Baie de Frobisher, les choses se sont passées différemment : ralentissement puis virage soudain d’un des motoneigistes qui nous coupa alors le chemin, freinage in-extremis, dérapage puis légère collision latérale. Rien de brisé sur les machines, la collision se fit tout en douceur au niveau des poignées de la motoneige, vous savez, celles sur lesquelles le passager s’agrippe…

La passagère, c’était moi. Malgré la douceur du choc, le poids de la motoneige ajouta à la force d’inertie qui pinça et comprima ma main, épargnant les os mais endommageant sérieusement les tissus mous, provoquant un total de 5 foulures/entorses : 4 jointures et le poignet. L’enflure nous donna cependant l’impression que l’ensemble des jointures étaient fracturées. Le dessus de la main était égratigné et déformé sous la pression. La douleur d’abord ressentie comme un bourdonnement dans les nerfs devint une pulsation, une chaleur, un choc électrique constant.

Heureusement, nous étions bien entourés et équipés. Quelqu’un me fit étendre sur la glace pour y poser ma main et faire réduire l’enflure le temps de s’organiser pour mon transport. De plus, nous avions la chance d’avoir avec nous un qamutik, sorte de traineau inuit traditionnel tiré par des chiens ou plus prosaïquement par une motoneige. On me fit monter à bord du qamutik avec ma colocataire à mes côtés, me tenant la main valide alors que je haletais pour supporter la douleur. Ainsi étendue, je pouvais me « détendre » sans crainte de tomber alors qu’on me ramenait vers la ville, vers l’hôpital de la capitale. Les derniers mètres furent les plus difficiles à parcourir, comme le traîneau était sur la glace de la rue en pente. Ma fidèle amie dût descendre et pousser le traîneau, et je me rendis ainsi à l’hôpital.

Arrivée là, personne à la réception. La salle d’attente est vide, quelle urgence de rêve ! Le seul hic, c’est que même le personnel y brillait par son absence. Il ne faudra pas moins de sept minutes avant que la réceptionniste se pointe tranquillement pour me faire ouvrir un dossier. Après tout, nous avons demandé au gardien de sécurité de l’appeler. Puis, un autre sept minutes pour ouvrir le dossier. On me demanda de m’asseoir en salle d’attente, mais je n’eus pas le temps de le faire car l’infirmière m’appela. Tout alla plus vite à partir de ce moment, je n’ai rien à redire, excellent service !

À présent, la codéine m’aide à tenir le coup et à prendre l’accident avec philosophie (et bien des fous-rires). Depuis dimanche, ma main a désenflé de moitié, mais je ne peux toujours pas m’en servir. J’apprends à être moins gauche et plus gauchère. Toutes les jointures de la main ont tourné au bleu, et je peux à présent déplier l’index pour pointer vers les gens en poussant des râles de mort-vivant. On m’a même approchée pour figurer dans un remake de Thriller. C’est vous dire…

J’ai ajouté un récit de cette mésaventure chez Moi, mes, souliers, en deux parties :

  1. Le petit orteil dans la main droite – chronique d’un accident de motoneige
  2. Chronique d’un accident de motoneige – suite

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