Auto-stop d’hiver : conseils et astuces

auto-stop hiver Anick-Marie
Vous avez été plusieurs à me contacter pour me poser des questions sur la pratique de l’auto-stop en climat froid, c’est-à-dire l’hiver, sous des latitudes plus extrêmes. Voici donc les conseils que j’ai le plus souvent prodigués en la matière.

S’habiller en couches

Les habitants des pays nordiques comme moi (au Canada) le savent bien, il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que des mauvais vêtements. Or, j’irais même jusqu’à dire que la stratégie des couches est le secret pour ne pas avoir froid peut importe le climat. Pour le tronc et le haut du corps, il vous faut compter au moins trois couches :
– une couche absorbante/respirante (fibres techniques ou laine) pour absorber la sueur et l’éloigner de la peau, ce qui évite la sensation de refroidissement lors de son évaporation;
– une couche isolante;
– une couche coupe-vent comme une veste de nylon dense (ou même de cuir).
En tant qu’auto-stoppeuse canadienne, j’ai appris à varier abondamment sur ce thème et à ne pas hésiter à superposer plus de couches pour alléger mon sac en me tenant au chaud. Ma recette est généralement la suivante :
– Pull assez léger et près du corps
– T-Shirt
– Pull de laine assez ample
– Veste polaire
– Coupe-vent coquille à capuchon sans doublure
Pour les jambes, vous pouvez vous contenter de deux couches pour ne pas gêner le mouvement, mais la qualité de celles-ci est plus importante. Un collant thermique de qualité ainsi qu’un pantalon de toile épaisse parant bien le vent pourront alors faire l’affaire.
Bien sûr, j’ai tout obtenu dans des boutiques d’occasion à moins de 20€… Ou dans les poubelles, eh oui !
Quand j’arrive chez mes hôtes le soir, je vais me changer immédiatement, mets le pull et le collant thermique à l’envers et les passe soit au sèche-linge quelques minutes, soit je les fait sécher près du radiateur. Le tout est de les aérer et les sécher rapidement.
Il ne faut pas hésiter à se procurer un bonnet et des gants de qualité : privilégier un tricot dense, lequel protège mieux du vent. Ça vaut la peine de se munir de deux paires de gants et de grands foulards !

Être au sec et bien chaussé

 La qualité des bottes ou des chaussures est un cruciale pour l’auto-stop d’hiver. Des bottes de randonnée en cuir imperméable et bien rembourrées vous protégeront bien si vous avez de bonnes chaussettes. Des semelles isolantes sont probablement le meilleur investissement que vous pouvez faire pour l’auto-stop d’hiver. Au Canada, on est retrouve dans la plupart des grandes pharmacies et des vendeurs de chaussures.
Sachez qu’il existe deux types autres de bottes très adaptées au froid, toutefois moins confortable pour la marche (et donc pour l’auto-stop) : les bottes de motoneige (avec doublure séparée) et les bottes imperméables type Bogs
Si vous y allez tout de même avec vos vieilles bottes, veillez à ce qu’elles soient le plus imperméables possibles et munissez vous de sacs de plastiques (de supermarchés) pour vous dépanner en cas de pépin.
Prévoyez au moins deux paires de chaussettes chaudes et changez dès qu’elles sont humides.

Prévoir des étapes plus courtes

On dit souvent que l’ennemi de l’auto-stoppeur, c’est la nuit. Elle endort les gens, la ville, mais surtout elle rend le stop à la fois plus difficile et plus dangereux, tant pour des raisons de visibilité que de risques d’agression. De plus, à la nuit tombée, la température peut chuter rapidement, ce qui ne peut être négligé vu les temps d’attente plus longs la nuit.
Or l’hiver, c’est bien souvent synonyme de noirceur ou du moins d’un éclairement quotidien écourté. Veillez à profiter au maximum de l’éclairement du jour et n’hésitez pas à raccourcir vos étapes. Je passe généralement d’une distance moyenne de 700-800 km/jour l’été à 400-500 km/jour l’hiver.

Être visible

Veste fluo à haute visibilitéLes conditions ne sont pas hivernales que pour vous, elles le sont aussi pour les conducteurs ! Il vous faut donc être le plus visible possible afin de faciliter leur arrêt en toute sécurité sur une plus longue distance, être vu malgré la neige qui tombe, etc.
Mes vêtements de prédilection sont de couleurs vives (visible de jour comme de nuit), mon meilleur conseil est de se procurer une veste ou un dossard de haute visibilité, que vous prévoyez de faire de l’auto-stop la nuit ou non Non seulement vous serez plus visible, mais vous rassurerez les gens en démontrant votre professionnalisme et votre organisation !
Bandes visibles réflectives auto-stop

Des bandes réflectives au niveau des chevilles vous permettront d’être visible de plus loin car elles sont près du sol, là où les véhicules éclairent d’abord. Elles peuvent être plus pratiques ou moins coûteuse que la veste, mais sont selon moi d’une efficacité restreinte si on ne les couple pas avec d’autres accessoires de visibilité.

Diodes tortue visibilité auto-stop
Un autre incontournable de l’auto-stop d’hiver et/ou de nuit est le feu de vélo type tortue ou grenouille. En gros, c’est une petite lampe à DEL à petit prix (1-5 € ou $) qui ne pèse presque rien mais peut vous rendre extrêmement visible. Dans le Grand Nord, lors de la longue nuit hivernale, il n’est pas rare de voir ces petites lampes attachées à la fermeture éclair d’un manteau ou au collier d’un chien, permettant aux automobiliste de repérer son clignotement de loin !

 Bien connaître son itinéraire et prévoir son hébergement

Si vous n’êtes pas familière avec le camping hivernal, un périple d’auto-stop en solitaire n’est pas le moment idéal pour vous y initier. Tiens, ça ferait d’ailleurs un excellent sujet d’article… Mais bon, tel n’est pas le propos de celui-ci; sans connaissances ni équipement, le camping d’hiver est dangereux à cause du risque d’hypothermie et d’engelures.
Veillez à repérer toute jonction majeure hors des grands centres et convenez du point ou vous serez déposée dès le début du trajet. Rares sont les gens qui vous laisseront poireauter dehors en cas de pépin, mais il est alors crucial de demeurer près des zones habitées, si possible près de stations-services 24h. Sans être une grande fan de la carte ou de l’atlas routier, je reconnais son importance et son utilité l’hiver !

Et pour finir…

…voici quelques petits gadgets d’équipement à budget alternatif !
Il est toujours utile d’avoir avec soi des chaufferettes (hand warmers) pour le cas où l’on est coincée dehors longtemps ou si nos bottes nous abandonnent en route (fait vécu). Quitte à ne pas les utiliser, j’en ai toujours une ou deux paires avec moi.
Une couverture d’urgence, un bout de chandelle et deux sources de feu (allumettes et briquet) peuvent vous aider à survivre dans des conditions de froid extrême si le voyage devait mal tourner.  C’est peu de poids et de coût pour le dépannage que ça peut vous procurer.
N’hésitez pas à partager vos meilleurs trucs et vos expériences d’auto-stop hivernal !

6 Commentaires for “Auto-stop d’hiver : conseils et astuces”

Ralf Platschkowski

dit :

Nice post! Next to (or INSTEAD) Reflecting of the jacket, I Would Actually Advise to first get reflectors on the legs, just your shoes Above (or over-the-boots) as cars Approaching from a distance at first light Always down to the ground, lightening at the hitchhikers feet Rather Than his / her chest. In That case, first at the Reflecting jacket IS Not That Useful, Only When the car is Already very close to the hitchhiker. I recently used reflectors were sewed piece of elastic fabric That I could slip over my shoes in no time. Very useful in wintertime When hitching / the north, as my shoes and pants tend to get dirty very fast Along the road. When Being somewhere, I just take the Can-reflector fabric and wash it off Easily Under a tap or whatever you got, Keeping clean my pants:)

Anick-Marie Bouchard

dit :

Thanks Ralf ! I’m translating your comment to French so that my readers can benefit from it : « Bon texte ! Près de (ou À LA PLACE DE) la veste à haute-visibilité, je recommanderais plutôt d’obtenir d’abord des [bandes] réflectrices pour les jambes, juste au-dessus des chaussures (ou même par-dessus les bottes). Les véhicules s’approchant depuis la distance dans le noir éclairent d’abord près du sol plutôt que la hauteur du torse. Dans ce cas, n’avoir qu’une veste réflectrice n’est pas aussi utile, elle l’est seulement quand la voiture est très près du l’auto-stoppeur. Récemment, j’ai utilisé des réflecteurs cousus sur une bande de tissu élastique que je pouvais enfiler par-dessus mes souliers en un tournemain. C’est très pratique l’hiver pour faire du stop dans le nord puisque des souliers et pantalons se salissent rapidement sur la route. Quand je m’arrête quelque part, je les enlève et les rince sous le robinet ou avec ce que j’ai, ce qui garde mon pantalon propre 🙂 »

MA RÉPONSE :
I will add a word on reflective bands. I never used them, but I totally see your point, they are sometimes cheaper than a vest, too. Thanks !
Je vais rajouter les bandes réflectrices à la liste. Je ne les ai jamais utilisées, mais je suis d’accord avec ton argument et parfois elles sont moins chère qu’une veste ! Merci !

Ralf Platschkowski

dit :

Somehow my comment from this morning got totally mixed up, I didn’t wrote it like that. Also, it seems that I posted twice. That’s strange, it looks like it threw itself through Google Translate 😉

Nevertheless, I guess you got what I originally intended to write. What I did, actually, was just taking off the reflector stripes from a reflecting vest and I sewed them onto the fabric. I got a photo of somebody wearing it here: http://imgur.com/JKq9G , you can see the white reflector-fabric that is just slipped over the shoes 🙂

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