Autostoppeuses fantastiques : Les P’tites Poucettes


lppodessa
J’ai reçu un interview de dernière minute – des autostoppeuses fantastiques (il y en a beaucoup, vous savez) ! Voici dont une joyeuse paire qui partira un mois après moi, le 15 juillet qui vient ! Sans plus tarder, les P’tites Poucettes !

Qui êtes vous ? Présentez-vous en quelques mots pour les lectrices de Globestoppeuse.

Aurélie et Sandra, parisiennes, trentenaires – aventurières aguerries reconverties dans le domaine de la culture (Aurélie est responsable de la communication d’une maison d’édition et Sandra est auteur-photographe).

Affinités évidentes et complicité immédiate, lorsque nos routes se croisent à l’occasion d’un salon du livre. Il n’en fallait pas plus pour que le virus de l’ailleurs ne nous rattrape – nous avions, chacune de notre côté, pas mal bourlingué (Aurélie a travaillé pour des associations en Asie du sud-est et Sandra, après un an passé aux Philippines, a réalisé le Tour du monde en 81 femmes.

Bientôt un défi lancé, et relevé aussitôt : ainsi naissent les P’tites Poucettes ! Nous choisissons ce nom clin d’oeil au pouce, notre carburant d’autostoppeuses, mais aussi au célèbre conte de Perrault, Le Petit Poucet, puisque, comme lui, nous semons des pierres dans chaque voiture, pour retrouver notre chemin et symboliser la pierre apportée par chaque véhicule à l’édifice de notre destination.
Après un premier périple qui nous mené jusqu’à Istanbul au terme d’un itinéraire de 3500 kilomètres parcourus en 28 jours, nous reprenons la route cet été avec pour destination Odessa. Départ prévu le 15 juillet, il nous tarde d’y être !

Comment décririez vous votre style de voyage ?

Avant tout fait de rencontres ! Plus que les lieux que nous traversons, ce sont les gens que nous croisons qui lui procure l’essentiel de sa saveur. En outre, nous laissons la part belle au hasard, qui souvent fait bien les choses. Le trajet, toujours fluctuant, se trace au gré des opportunités, et l’impromptu en guide les étapes. Attentives aux recommandations des vacanciers et autochtones, nous faisons volontiers un détour, ou une halte improvisée suivant leurs conseils.

Et puis, comme les adultes pas trop sérieuses que nous sommes, nous considérons le voyage et la rencontre comme un jeu. Dans chacun des véhicules où nous embarquons, nous transportons la part de légèreté qui nous est chère. Une chanson, des dessins et des rires en pagaille.

Pancartes 2 x4

Que pensez-vous de l’auto-stop comme mode de transport ?

Inépuisable vivier de rencontres, le stop favorise les échanges avec la population et procure une approche vivante et humaine du voyage.

De toutes nationalités, tous âges, tous horizons, issus de milieux variés et exerçant les professions les plus diverses, nos conducteurs ont tous en commun d’être motivés par des valeurs de solidarité, d’altérité et enclins au dialogue. Pour nous, il s’agit incontestablement de la meilleure façon de partir à la découverte d’une région, de sa culture et ses habitants. On ne découvre pas les pays par le tourisme (exit les plages de sable blancs, les transats et les siestes au bord de la piscine) mais par les gens qui y vivent (et les aires d’autoroute, stations péages et autres routes nationales – la vraie vie en somme).

Être des femmes, ça change quoi ?

Aurelie saiki riresIl paraît que 95% des autostoppeurs sont des hommes. De fait nous n’avons pas croisé l’ombre d’une auto-stoppeuse, à l’exception de celles qui voyagent en couple…. Les préjugés relatifs à la sécurité ont la dent dure et il y a encore beaucoup d’appréhensions. On ne cesse d’ailleurs de nous mettre en garde des « dangers » qui nous guettent… Et de nous sermonner pour notre « inconscience »…

En réalité, notre duo féminin est plutôt un avantage car notre présence – insolite – suscite la curiosité, interpelle et facilite les interactions. De plus, il a le privilège d’inspirer confiance, puisque l’on nous considère inoffensives par nature ! Ainsi nous voyageons autant avec des hommes seuls, des femmes, des couples, des personnes âgées, des hommes d’affaires, des chauffeurs routiers ou des paysans. Être des femmes permet une plus grande diversité des rencontres.

[NDLR : Je rencontre parfois des femmes seules en stop, mais environ deux fois moins que les hommes. L’an dernier, j’ai croisé 2 femmes seules sur 8000 km en tant que pouceuse, puis 2 sur 9000 km en tant que conductrice. On en voit plus en haute saison.]

the catCetinjeUn conseil pour les femmes voyageuses ?

Vigilance, diplomatie et bon sens ! Nous ne nous fions qu’à notre instinct. Après concertation, si un véhicule inspire à l’une de nous un « mauvais pressentiment », nous déclinons aimablement l’offre de son conducteur (cela n’arrive que très rarement…).

L’unique règle que nous nous sommes fixée et avec laquelle nous ne transigeons en aucun cas, est de cesser de circuler une fois la nuit tombée !

Et si par prudence, nous sommes « armées », d’une bombe lacrymogène à portée de mains, nous n’avons jamais eu – ni même pensé un instant – à nous en servir (à tel point que nous ne savons pas même si elle fonctionne…) !

[NDLR : une voiture est un espace clos ! Pour le stop, si vous tenez à avoir une arme de self-défense, pensez aux produits en mousse, que ce soit au poivre de Cayenne ou la mousse d’encre]

Pouvez vous me dire quelques mots au sujet de votre blog ?

Stop croatiaRédigé à quatre mains et édité avec autant d’yeux, notre « journal de bord online » est alimenté d’un article quotidien. L’exercice implique une certaine rigueur, présente des contraintes (notamment celle de trouver une connexion fiable…) et occupe plusieurs heures par jour. Pourtant, l’écriture est partie intégrante du voyage. « À chaud », elle n’en est que plus vivante et sincère. Si le ton adopté est volontairement distrayant pour une lecture récréative, la palette des thèmes abordés est hétéroclite, futiles ou davantage « sérieux », selon l’humeur ou l’inspiration. Coups de cœur, de gueule, de foudre ou de soleil, l’essentiel est de les partager – et il faut dire que nous y sommes largement encouragées par un lectorat fidèle et enthousiaste !

Que pensez-vous des petites poucettes ?

7 Commentaires for “Autostoppeuses fantastiques : Les P’tites Poucettes”

voyage à naples

dit :

Concernant la bombe lacrymo, il y a des chances que les conducteurs s’en servent contre vous… Avez vous songé aux cours de self défense? cela parait barbare au premier abord mais toujours utile pour savoir se défendre quand l’attaquant possède une arme…
En tout cas une belle interview sur un sujet pas assez exploité par les autres bloguers 😉

patricia

dit :

Vraiment un magnifique blog ! Grand bravo et chapeau bas pour tous ces globe stoppeuses.
Je voudrais savoir si possible de faire un échange de lien avec le blog de site comparateur prix de voyages http://www.voyagesnet.com qui facilite aux voyageurs de trouver les voyages pas cher pour aller plus loin aux prochaines vacances.
Si vous êtes d’accord merci de me contacter.
Bonne continuation,

Delgado Alcinda

dit :

Bonjour
Comme ils le disent à Rome fais comme les Romains. Lorsque nous sommes dans un pays étranger, nous devons respecter les cultures et les traditions locales. Surtout dans les petites localités, les gens sont curieux et regardent les passants. Imaginez une femme marchant dans la rue comme si vous étiez sur la plage! Je ne dis pas qu’il sera attaqué, mais de toute façon il est plus facile et cela est vrai pour n’importe quel pays dans le monde entier.
salutations
Alcinda

Mandriam

dit :

Petit coucou du Québec !
 » … bombe lacrymo », marrant ce qu’elles utilisent pour se défendre (efficace ?) ! Sinon en passant Anick nous t’avons vu passé sur MATv pas plus tard que ce matin dans l’émission Libre-Service, plutôt bien présentée d’ailleurs. Pour le reste, bonne continuation !!!
Mami

patrick

dit :

L’équipe de http://www.let-s-talk.com sera également présente lors du salon du tourisme 2017 à Paris. Si vous êtes en pleine préparation pour un tour du monde, prenez contact avec nous, offre gratuite de t-shirts en version japonaise,au stand du Japon.
Faites en part à nos amis voyageurs.
A bientôt..
Patrick.

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