Conseils pour voyageuses aventurières

On me demande souvent de donner des conseils de sécurité pour les femmes qui voyagent seules, surtout dans un contexte de voyage d’aventure, de voyage alternatif. Je considère que le voyage est une compétence qui s’acquiert, un apprentissage constant. C’est pourquoi mes conseils peuvent sembler généralistes.

Découvrez ici mes cinq meilleurs conseils illustrés par des exemples concrets tirés de l’auto-stop ou du voyage d’aventure en général… Histoire de faire rêver ou de laisser songeuse !

Source : Flickr – Minamie

1. Rencontrer d’autres voyageuses

Les personnes les plus à même de vous conseiller sont celles qui ont déjà fait des voyages de la manière qui vous intéresse dans les régions qui vous intéressent.

En effet, il y a un problème fondamental avec les conseils pour les femmes voyageuses venant des hommes ou de celles qui ne voyagent pas : ils sont soumis à un jeu de téléphone arabe où les préjugés et les projections ont beaucoup de poids. Obtenir de l’information de première main est la meilleure façon de briser ces préjugés. Mis à part certaines régions très instables du globe, l’information passée de personne à personne suite à une expérience relativement récente (moins de dix ans) est une source fiable d’information. 

Source : Flickr – Minamie

En préparation pour mon voyage en Turquie, j’ai fait passer le mot sur ma recherche d’informations concernant l’auto-stop pour une fille là-bas. J’ai lu et relu un article de blogue assez célèbre sur le sujet et j’étais au courant des viol et meurtre de Pippa Bacca. J’ai finalement été mise en contact avec une Russe de mon âge qui avait fait du stop en Turquie en lui demandant son avis sur l’article en question pour avoir ses conseils à elle. Une fois sur place, j’ai d’abord fait du stop avec un Turc, puis seule…

Maintenant, c’est à mon tour de vous donner des conseils de première main sur l’auto-stop !


2. Se préparer mentalement

Il y a quatre degrés principaux dans les techniques d’autodéfense :

  • l’évitement,
  • la gestion de conflit,
  • la fuite
  • la confrontation physique.

La préparation mentale permet une plus grande efficacité à tous les degrés. C’est donc un investissement majeur à faire pour sa propre sécurité.

Se préparer mentalement, c’est imaginer et prévoir ses réactions dans une myriade de situations en fonction du contexte. Même elles demeurent largement hypothétiques, le fait d’envisager sérieusement ces situations permet d’être moins prise au dépourvu si une situation dangereuse se présente. Ayant déjà visualisé la marche à suivre dans des situations semblables, vous serez plus à même de garder votre calme et de réagir rationnellement.

Les femmes qui voyagent devraient au minimum se préparer à la perspective du harcèlement sexuel, en s’informant notamment sur leur pays de destination. Celles qui font de l’auto-stop devraient se préparer à se faire offrir ou demander des faveurs sexuelles ou à quitter le véhicule, tout en se confrontant à de pires éventualités.

Photo de conduite automobile par Shutterstock

À la suite de mon kidnapping en Allemagne, j’ai repris la pratique de l’auto-stop avec une grande lucidité, en préparant chaque voyage avec minutie (détails du trajet, contacts en route, stations-service, etc.).

J’avais tout de même envie de pousser plus loin l’aventure et j’ai pourchassé mon destin à travers la Turquie – pour un homme ou du moins, il était mon prétexte !

J’ai vite réalisé qu’il me faudrait une bien meilleure préparation mentale que pour faire du stop au Canada, en France ou en Allemagne…

Au travail, j’avais beaucoup de temps pour réfléchir. J’ai commencé par visualiser une situation horrible où l’on me tuait, puis j’en ai fait des variantes dans mon imaginaire. L’exercice était très éprouvant au niveau émotionnel, ça en était presque une obsession ! Au début, je mourais à tous les coups, mais après un moment, j’ai commencé à y survivre. J’étais en piteux état, mais je m’en sortais !

De fil en aiguille, je commençais à visualiser toute une série de détails : je frappe ici et je m’enfuis comme ça, j’agis comme ci, je parle comme ça. J’ai procédé ainsi jusqu’à ce que mon imaginaire me fasse survivre et même conserver mon intégrité physique. J’étais épuisée, mais j’avais la conviction d’avoir acquis des réflexes de survivante.

Les deux premiers jours où j’ai fait de l’auto-stop en Turquie, j’ai dû quitter un véhicule. La première fois, l’homme avait tenté par deux reprises d’avoir mon attention/affection et j’ai quitté au troisième coup sur mon bullshit-o-mètre. Il avait fait un détour pour me montrer des caravansérails et au troisième, je suis partie vers la route sans me retourner. Il a repris la voiture pour aller m’attendre sur la route, mais je me suis arrêtée avant de m’y rendre, hurlant : « Tesekkür ederim » (merci, dans le sens de non merci). Quand il eut quitté, j’ai relevé le pouce.

Source : Flicker – Emmanuel Parent

Le deuxième homme était un routier qui m’avait convaincue de me cacher sur la couchette arrière le temps de passer une intersection, prétextant qu’il ne pouvait y être vu avec une femme. J’avais retiré mes souliers et je m’étais allongée, luttant contre le sommeil. Au premier ralentissement du camion, j’ai ressauté sur mon siège, mais le routier très nerveux se mit à détacher sa ceinture en criant mon nom : « Anick ! Sex, problemı ? » « Sex yok ! Evet, problem ! » (Du sexe, non! Oui, il y a un problème! ». Il me fit signe de sucer seulement, ou même juste de regarder tout en continuant à défaire son pantalon. «  No, Anick ! »

Moi, je remettais mes souliers en vitesse, prenant tout de même le temps des les lacer, en lui disant d’une voix calme et assurée : « Hayır, istemiyorum » (Non, je ne veux pas.). J’ai pris mon sac, ouvert la porte et je suis sortie en le laissant derrière, paniqué. Il faisait des appels de phare et semblait me promettre de m’amener sans problème, mais je me suis éloignée tranquillement, me dirigeant vers la route. Il me rappela pour me donner une carte routière que j’avais laissée derrière. Je l’ai remercié et je suis partie, l’esprit calme comme une mer d’huile.

Les conducteurs turcs furent mes meilleurs, mais souvent aussi mes pires…


3. Faire preuve d’assurance

La façon dont on parle, dont on se présente et dont on gère les conversations a une certaine influence sur la probabilité d’être victimisé, c’est-à-dire d’être la cible d’un crime.

Les recherches en criminologie tendent à démontrer que les crimes contre les auto-stoppeurs sont en grande partie des crimes d’opportunité, c’est-à-dire que le conducteur (ou parfois le passager) n’a pas d’intention criminelle au moment de prendre l’auto-stoppeur, mais que celle-ci se développe au fil de la conversation. Les experts de l’autodéfense semblent s’entendre sur le sujet également : projeter de l’assurance diminue le risque d’agression puisque les agresseurs cherchent généralement une victime facile.

Quelques comportements qui dégagent de l’assurance :

  • marcher la tête haute et le corps droit, d’un pas rapide et ferme,
  • vous objecter rapidement et d’une voix forte quand on outrepasse vos limites,
  • éviter les signes de panique,
  • s’abstenir de pleurer, etc.

Pour dégager de l’assurance, il est utile d’avoir des réponses déjà prêtes à certaines questions : où vas-tu ? Voyages-tu seule ? Es-tu mariée ? As-tu une arme sur toi ? N’as-tu pas peur de te faire agresser ? Veux-tu m’embrasser ? Est-ce que le sexe, c’est ok ? Ces questions peuvent être employées pour vous sonder, vous déstabiliser ou même juste pour information, sans mauvaise intention. Votre réponse peut cependant être déterminante pour la suite des choses.

Source : Flickr – Martin Cathrae

En février 2010, je faisais du stop en campagne québécoise direction Edmundston, Nouveau-Brunswick. Près du lac Témiscouata, il n’y avait pratiquement pas de véhicules et il faisait très froid même pour le Québec, au moins -25°C.

Un camionneur s’est arrêté pour me prendre. Moins de cinq minutes après mon arrivée à bord, il se mit à me faire des compliments sur mon corps. Je le remerciais sans plus, étant sur mes gardes. À un moment donné, il a posé sa main sur ma cuisse. J’ai réagi très rapidement: « Ôte ta main immédiatement ! » Mon ton n’invitait pas à la discussion. « Si tu m’as pris pour avoir du sexe, dis-toi bien que c’est hors de question, c’est contre mon éthique de voyage. Tu peux me déposer ici si ça ne te convient pas ! »

Le routier se mit tout de suite sur la défensive en s’excusant et en disant que c’était bien dommage. Il y avait un malaise dans l’air, mais il ne voulait pas me faire descendre pour autant. Entre quelques instants de silence, il disait que c’était dommage parce que j’étais une si belle fille et qu’il s’attendait à se faire rabrouer. Il commençait à franchement m’énerver – ce que j’appelle mon bullshit-o-mètre allait atteindre sa limite.

J’ai alors essayé de changer de sujet, lui parlant des raisons pour lesquelles les gens me prennent, notamment du fait qu’un routier m’ayant pris récemment m’avait raconté une partie singulière de sa vie : il avait été emprisonné aux États-Unis pour blanchiment d’argent. Il écrivait un livre sur le sujet.

Camion glacé par Shutterstock

Mon conducteur est devenu silencieux et sérieux à ce moment. « En fait, moi aussi j’ai une histoire, mais avant de te la raconter, je veux d’abord que tu comprennes que tu peux me demander à tout moment de descendre, et je vais m’arrêter. Est-ce clair? »

J’étais curieuse. Quelques instants auparavant, il ne me semblait guère vulnérable, mais soudainement, il m’apparaissait comme un homme fragile. J’avais vraisemblablement le contrôle de la discussion à présent.

« Oui, parfaitement », lui dis-je.

« J’en suis pas fier, mais moi aussi, j’ai fait de la prison. J’ai fait 10 ans en dedans. J’ai tué un homme… »

Un ange passe.

« Est-ce que tu veux quand même rester avec moi et entendre la suite ? »

J’ai pris une grande respiration et j’ai songé que je n’étais pas plus en danger maintenant qu’avant de connaître cette information. Ne pensant jamais vivre moi-même cette expérience de la vie, je l’ai alors invité à me raconter la suite de son histoire.

C’est une des expériences de voyage qui m’a le plus marquée.

 


4. Étendre progressivement sa zone de confort

Quelques-unes d’entre nous semblent se sentir à l’aise en toute circonstance : telles des Lara Croft ou des Xena guerrières, elles semblent se lancer sans entraînement dans la jungle amazonienne, machette à la main, pistolet Taser à la ceinture…

Mais les aventurières « de naissance » sont assez rares, pour ne pas dire tout à fait mythiques. Toutes passent (plus ou moins vite) par divers niveaux de difficulté en fonction de leurs aptitudes, de leurs expériences, du contexte, de leur condition physique, etc.

Une notion intéressante est celle de « zone de confort ». Dans la zone de confort, vous effectuez des tâches de la vie de tous les jours : faire la vaisselle, vous rendre au supermarché, vous rendre au travail, adhérer à une association… Rien de bien palpitant ni aventureux.

Deux zones se trouvent cependant au-delà de votre zone de confort : la zone de défi et d’apprentissage et la zone de danger.

Dans la première, vous ne vous sentez pas tout à fait à l’aise, par exemple au moment d’apprendre une langue ou d’apprendre à conduire. Vous faites face à quelque chose de nouveau, vous prenez quelques risques bien que la situation soit sous contrôle.

Dans la zone de danger, vous êtes carrément immédiatement vulnérable à la situation extérieure : vous êtes dans un contexte inconnu et tout représente potentiellement une agression ou un danger.

Sortir de sa zone de confort permet d’apprendre et d’intégrer ces apprentissages dans la zone de confort, l’élargissant progressivement et repoussant par le fait même la zone de danger : on devient progressivement à l’aise avec une plus grande variété de situations sans trop s’exposer au danger.

Anick-Marie et son glanage urbain
Glanage urbain à Montréal

Mes premières expériences de glanage urbain (aussi connu sous le nom de dumpster diving ou skip diving) montrent bien comment j’ai repoussé les limites de ma zone de confort en 2009.

J’avais côtoyé des gens qui fouillaient dans les poubelles des marchés et récupéraient de la nourriture pour la consommer ensuite, mais je n’avais jamais moi-même brisé la glace. Je m’étais arrêtée à l’étape de récupération des meubles et menus objets sans passer à la nourriture.

Voyageant pour une rare fois avec un autre néo-nomade, je le savais vivre et barouder presque sans argent, récoltant sa nourriture dans les poubelles urbaines. Je lui ai donc demandé de me montrer comment faire. « Évidemment, de toute façon, il faut manger ce soir, non ? » Passer au supermarché ne lui avait même pas effleuré l’esprit : le glanage urbain était tout à fait dans sa zone de confort. Je me sentais donc suffisamment encadrée pour passer dans la zone de défi et d’apprentissage.

Lorsque notre dernier conducteur nous fit descendre au beau milieu de Perpignan, il se dirigea d’instinct vers une boulangerie. « Il est 18 heures », me dit-il, « normalement les boulangers sont fermés et ont jeté les invendus du jour. » De ses grands bras, il semblait pelleter mécaniquement la benne, tâtant ici un sac, l’ouvrant là jusqu’à ce qu’il en trouve un qui contienne quelques baguettes en plus des papiers cirés recouvrant normalement les étals. « Surtout, qu’il n’y ait pas de marc de café ou de cendres de cigarette dans la poubelle, c’est mauvais signe. » Les pains étaient intacts. Il les mit dans sa besace et se remit en route. Je le suivis.

Près d’un supermarché, il recommença son petit jeu, mais un commis vint nous faire signe de déguerpir. Il ramassa une pomme au fond du bac, grommela un peu, mais nous passâmes rapidement notre chemin.

La poubelle suivante fut digne d’Ali Baba : des denrées non périssables comme des pâtes, des boîtes de tomate, des multivitamines et aliments naturels, de l’huile, etc. « Un déménagement, sans doute », me dit-il simplement, « les gens préfèrent jeter que de déplacer de la nourriture ».

Fouillant dans un conteneur à la fois domestique et commercial, nous trouvâmes des fruits et légumes et même du chocolat en tablettes non entamées. Il y avait de quoi luncher, mais aussi préparer le repas de ce soir chez notre hôte CouchSurfing.

Source : Flickr – Zane Selvans

Lorsque nous nous séparâmes, je me mis à repérer les poubelles des petits marchés et à oser y fouiner furtivement, mais aussi parfois au grand jour. À une époque, au Québec et en hiver, j’y allais une fois par semaine, me forçant ainsi à développer une compétence qui me permet à présent de vivre avec moins, économisant pour vivre plus longtemps sur la route, mais aussi m’intégrant dans des réseaux de solidarités qui m’étaient autrefois inconnus comme Trashwiki.

 

 


 5) Oser demander de l’aide

Lorsqu’une situation semble se dégrader, on n’a pas toujours le réflexe de demander de l’aide. En tant que personne qui se veut autonome et indépendante, on a plutôt cette tendance à s’isoler et à augmenter notre angoisse.

Demander de l’aide, ce n’est pas être faible, c’est plutôt être réaliste, et reconnaître ses propres limites.

C’est aussi se donner la possibilité de choisir la personne qui nous offre de l’aide avant que la situation ne soit trop grave, plutôt que de se voir imposer une aide inopportune ou céder sous la panique à des propositions plus risquées.

Pensez-y un moment : vous appréciez sans doute aider les autres, notamment lorsque ceux-ci vous inspirent confiance. Malgré qu’il y ait beaucoup d’arnaqueurs qui utilisent cette tactique pour flouer leurs victimes, la plupart des gens sont prêts à aider pour peu que leur propre sécurité ne soit pas menacée.

Pour que votre demande d’aide soit la plus efficace possible, certains points sont à considérer :

  • Choisissez autant que possible la personne à qui vous vous adressez. N’attendez pas que quelqu’un réagisse au hasard ou s’arrête pour vous, allez plutôt au-devant, en étant le plus claire et le moins agressive possible. Évitez de prendre les gens par surprise ou de les toucher pour obtenir leur attention. Pensez à la façon dont vous aimeriez être abordée et à ce qui vous fait offrir de l’aide à autrui dans la vie courante.
  • Formulez clairement votre demande. Il sera ainsi beaucoup plus facile de vous prodiguer l’aide dont vous avez réellement besoin. Cela vaut pour toutes sortes de situations, tant bénignes qu’urgentes. Par exemple, des passants réagiront beaucoup plus à une personne criant « Appelez la police, appelez la police ! » qu’à quelqu’un criant « À l’aide, au secours ! », puisqu’il y a une demande claire, active.
  • Posez rapidement vos limites si la personne souhaitant vous aider les outrepasse. Vous savez comme on a tendance à « trop vouloir bien faire » parfois ? Ça arrive à tout le monde. Par contre, avant d’être tout à fait vulnérable, mieux vaut clarifier. « Merci pour les indications, mais je préfère que vous ne m’accompagniez pas. » « Ne me touchez pas, je vais me relever moi-même. »

On peut apprendre à demander de l’aide, c’est une compétence qui vous servira partout dans votre vie, pas seulement pour assurer votre sécurité en voyage !

Les rues d'Ürgüp par Ömer Ünlü - Flickr
Source : Flickr – Ömer Ünlü

Pour illustrer ce dernier conseil, une histoire où les rôles sont renversés…

Je venais d’arriver en Cappadoce, à Ürgüp, l’une des villes principales où les bus de touristes déversaient les gens vers les hôtels en attendant les visites guidées des multiples points d’attraction de la région : paysages lunaires, habitations troglodytiques, monticules volcaniques, cheminées de fées.

Ma première journée d’auto-stop en Turquie en solitaire aurait pu mieux se passer. Comme je le raconte plus haut, mon avant-dernier conducteur avait tenu à ce que je l’embrasse en rétribution puisqu’il me montrait les ruines des superbes caravansérails de la région. Et puisque j’avais la langue percée, ça allait de soi, non ? Je suis sortie du véhicule et m’en suis éloignée d’un pas ferme en lui faisant signe de partir. Premier jour de stop, premier véhicule quitté. Ça dépassait toutes mes statistiques passées.

Heureusement, le conducteur suivant avait été tout à fait irréprochable et m’avait déposée au centre de la ville. Il me restait à explorer les environs et à trouver une caverne suffisamment à l’abri pour dormir sans y être dérangée.

J’entrepris donc de me diriger vers l’Office du tourisme local lorsqu’une femme dans la cinquantaine m’aborda en me demandant si je parlais anglais. « Pardonnez-moi, sauriez-vous où se trouve l’Office du tourisme ? », ajouta-t-elle. « Oui, c’est par là, je crois, je m’y rendais également. Vous venez avec moi? », lui répondis-je. Nous nous rendîmes donc ensemble au lieu convoité, mais il était fermé.

Nos chemins auraient alors pu se séparer, mais elle me fit d’emblée une demande : « Vous savez, je suis seule ici puisque j’ai réservé un forfait vacances incluant une semaine à Istanbul, une semaine en Cappadoce et une semaine près d’Izmir, mais j’ignorais que j’allais être avec des groupes différents d’une semaine à l’autre. Je viens d’arriver ici et je n’ai encore rencontré personne de mon nouveau groupe. J’aimerais explorer un peu, mais j’ai peur de le faire seule. Si tu veux, je t’invite à manger au restaurant avec moi, on discute un peu et peut-être pourra-t-on visiter la ville ensemble ? »

walking
Balade par Ömer Ünlü – Flickr

La demande était très claire et j’avais du temps devant moi. J’ai donc accepté de me joindre à elle autour d’un repas local. Au restaurant, je lui détaillais le menu, ayant déjà quelques bases de turc. Elle me parla beaucoup de sa vie, institutrice anglophone d’origine canadienne et travaillant dans un lycée international à Hong Kong depuis plus de 15 ans. Nous mangeons, nous parlons, nous rions.

Après le repas, nous grimpâmes la colline au milieu du village pour avoir une vue panoramique sur la région. Quand nous croisions des gens, nous déclinions leurs services touristiques et bavardions un peu avec eux.

Il se faisait tard. « Je devrais partir maintenant, car si la nuit tombe avant que je ne trouve une caverne, je pourrais être suivie hors de la ville sans m’en rendre compte. », lui dis-je à ce moment. Sa réponse fut sincère : « J’ai un lit supplémentaire dans ma chambre, et j’aimerais t’inviter. Peut-être vont-ils nous demander quelques liras de plus pour ta présence, mais ça ne peut pas être beaucoup. Veux-tu te joindre à moi ? »

Et je demeurai avec elle avec plaisir. Ma caverne attendrait au lendemain…

Ürgüp
Source : Flickr – yepyep

Quels sont vos meilleurs conseils pour les voyageuses aventurières ?

3 Commentaires for “Conseils pour voyageuses aventurières”

cécile chéhowah

dit :

Bonjour, je trouve tes conseils vraiment de bon sens et qui peuvent être utile aussi dans d’autres contextes. J’ajouterai peut-être qu’il faut aussi faire confiance à son intuition. Nous oublions souvent que nous avons un « 6ème sens » un peu animal mais très fiable. Chaque fois que je n’ai pas écouté mon intuition je me suis trouvée dans des situations embarrassantes. Merci en tout cas, la lecture de ton blog est très intéressant et instructif.

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