Quand l’opinion féminine prend le dessus sur l’expertise… ??

Avec le temps, j’ai de moins en moins envie de parler de l’auto-stop au féminin.

Immanquablement, lorsque l’on me contacte pour mon expertise sur le fait social qu’est l’auto-stop, expertise appuyée à la fois sur des années de pratique mais surtout des recherches extensives, une connaissance fine des publications, analyses sociologiques, veille médiatique assidue et statistiques disponibles, mes intervieweurs (hommes !) finissent par réduire mon expérience à l’auto-stop au féminin, pas même comme fait social, mais comme expérience personnelle.

Comment vis-tu l’auto-stop en tant que femme ? En quoi est-ce différent ?

 

Photo by Theresa Klingenschmid on Unsplash

La dernière fois où j’ai souligné ce malaise, on m’a dit que c’était bien de ma faute, car mon marketing de Globestoppeuse était forcément au féminin. Que de toute façon, pour parler d’auto-stop « en général », on aurait Ludovic/Jérémy/André, et que c’était déjà plié. ?‍♀️

Ce jour-là, j’ai su que les jours de Globestoppeuse en tant que blog étaient comptés. Que je n’avais plus envie de me faire ramener/réduire à mon expérience féminine parce que je suis une femme qui étudie ce sujet.

Que j’avais des histoires à écrire en tant qu’écrivaine et qu’il me fallait m’y consacrer désormais.

?‍? Surtout, j’ai constaté que contrairement à l’époque de mes premières conférences et de la fondation de Globestoppeuse, il y avait maintenant UNE PLÉTHORE de femmes très crédibles qui relataient ou avaient relaté leurs expériences d’auto-stop. Et ça n’inclut même pas toutes les Autostoppeuses fantastiques que j’ai interviewées, ni même les couples hétérosexuels !

Ces femmes ne racontent pas QUE le stop au féminin. Elles racontent le stop tout court, le voyage, la vie.

J’espère sincèrement qu’on continuera à lire et à entendre ces êtres humains fantastiques – elles qu’on peut lire en ligne, à défaut pour la majorité de les trouver en librairie. ?

Et je me dis que désormais, j’ai des manches à retrousser pour aller gonfler les rangs des quelques 10-15 % de femmes qui accèdent à la publication de leur récit de voyage dans le monde de l’édition livresque, quand on gratte un peu.

Deux conférences TED en lien avec le sujet

Sur l’importance d’avoir des récits de femmes :

 

Sur les dangers de l’histoire unique – qui peut s’appliquer à beaucoup d’aspects de l’expérience humaine, dont le stop et le voyage :

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